Le titre polysémique Bande, renvoie au groupe social, à l’enregistrement, au fragment et à la jouissance. Par le biais de textes écrits à la première personne du singulier et des photographies toutes au format paysage, Bande relate un séjour balnéaire d’une bande d’amis dans le sud de l’Italie, dans la région des Pouilles. En filigrane, se dresse un double portrait : celui d’un groupe et d’un lieu. Sans ponctuation, l’écriture se pose et se rétracte ; avec de nombreux retours à la ligne, elle emprunte à la mer ses phases alternées de dépôts et de retraits. Bande s’appuie sur le montage, sur la relation du texte et de l’image. L’écriture est annonciatrice de la photographie. En fin de chaque double page d’écrits, les dernières lignes préfigurent l’image qui va suivre. Associées au quotidien du collectif, les références à la littérature, à la peinture et au cinéma, participent à la subjectivité d’un regard tout en créant des ponts entre des souvenirs personnels et ceux pouvant être élargis à une communauté, appartenir à un collectif plus large que celui de la bande d’amis. Ainsi, par exemple, une atmosphère venteuse sur la plage convoque une scène picturale : Le seul cumulus Intrus du ciel Choisit dans l’immensité du bleu De stationner devant le soleil Et voile d’un coup le projecteur de l’Éden Le vent déporte le sable et nos affaires Notre espace précaire On déménage de quelques mètres Puis complètement Comme Adam et Ève chassés du Paradis De Masaccio